Au lendemain d’une fusillade en Allemagne, Lars Norén écrit un monologue percutant. L’auteur puise à même le journal intime laissé par le jeune homme de 18 ans qui s’est enlevé la vie après avoir ouvert le feu sur les professeurs et les élèves de son ancienne école. 1 heure et 12 minutes avant le massacre, le garçon se fait entendre. Dans un mélange de haine, de fragilité, de lucidité et de désespoir, il raconte l’insoutenable mal-être qui l’habite, dont la ligne de faille révèle un malaise social infiniment plus profond. Nous serions tous complices d’un système froid et sans pitié pour les individus qui ne cadrent pas, traités en bannis, en exclus, en ratés, au point de pousser certains à bout comme Sebastian Bosse. Personne n’est innocent dans ce théâtre de la comparution. Le verdict tombe, accablant, mais il en découle une prise de conscience immédiate et nécessaire.
Sous la bannière de Sibyllines, compagnie fondée en 1997, Brigitte Haentjens en découd avec la facilité et les idées reçues. Au fil des auteurs convoqués sur le plateau de théâtre, parmi lesquels figurent Koltès, Müller, Duras, Kane et Büchner, la metteure en scène a su affirmer un art profond, rigoureux, ciselé, composé de couches multiples traversant l’espace comme les corps. Blasté, Woyzeck et Douleur exquise, pour nommer ses spectacles les plus récents, en témoignent impérieusement. Ils disent aussi à quel point sa pratique est en prise avec le monde, avec les êtres, talonnant sans relâche les maux qui les dévastent. Pour ce nouveau projet, Brigitte Haentjens a fait appel à Christian Lapointe, engagé de plain-pied lui aussi dans son art et dans son temps. Parions que leur collaboration explosive transformera la scène en une zone de tension et d’intensité.
Un texte de Lars Norén Traduction : Katrin Ahlgren Mise en scène : Brigitte Haentjens Avec : Christian Lapointe Dramaturgie : Mélanie Dumont Assistance à la mise en scène : Marie-Hélène Dufort Scénographie : Anick La Bissonnière Lumière : Claude Cournoyer Costume : Yso Maquillage et coiffure : Angelo Barsetti Régie : Anne-Marie Rodrigue Lecours Direction technique : Jean-François Landry Direction de production : Sébastien Béland Collaboration aux accessoires : Julie Measroch Collaboration au mouvement : Huy-Phong Doan Crédits Photos : Angeo Barsetti et Yanick MacDonald
Présenté à Québec, en codiffusion avec Recto-Verso, du 5 au 9 mars 2013, à la Coopérative Méduse
Présenté à Ottawa au Théâtre français du Centre national des Arts du 12 au 16 mars 2013.
La création de la pièce Le 20 novembre a eu lieu du 8 au 27 mars 2011 au théâtre La Chapelle, à Montréal.
« Brillante illustration de l’inertie qui ronge l’être humain postmoderne. »
Philippe Couture, Le Devoir
« C’est une oeuvre maîtrisée, qui interroge de manière dérangeant ce qui, dans notre société, peut provoquer la violence en évitant les réponses trop courtes comme les jeux vidéo et ls disque de Marilyn Manson. Ce texte brutal fait éclater le vernis de la bonne conscience. »
Alexandre Vigneault, La Presse
« Christian Lapointe relève ce défi avec une force remarquable. »
Alain-Martin Richard, JEU