d’après le journal de Marta Hillers
20 avril 1945 – 22 juin 1945
L’Allemagne nazie vit ses dernières heures. Sillonnée par les troupes exsangues du régime de Hitler et pilonnée par les avions de Staline, Berlin voit sa population se terrer dans les caves. Fuyant appartements et commerces, une petite société de survivants se reconstitue dans les décombres, tiraillée par la faim et prête à tout pour échapper à la mort. De ces foules anonymes se détache une voix : celle de Marta Hillers, journaliste indépendante et cultivée de 34 ans, qui profite de chaque rayon de lumière crue du soleil pour y voir clair et rédiger ce qui va devenir le journal d’ « Une femme à Berlin ».
Trouvant dans l’écriture un moyen de rationaliser le chaos, elle détaille d’une plume lucide le crépuscule du IIIe Reich, l’invasion de l’Armée Rouge, et sa tentative de s’accrocher aux mythes littéraires pour éviter de sombrer dans la folie. Partout, dans ce discours intime et quotidien, c’est l’Histoire en marche qui fait entendre ses coups redoutables : la ville mise à sac, les hommes défaits, les femmes violées à répétition et en masse par les soldats soviétiques. Dans ce récit de l’invasion du territoire national, c’est donc le saccage trop souvent tu du corps de plusieurs générations de femmes qui résonne douloureusement. Avec la complicité du dramaturge Jean Marc Dalpé, Brigitte Haentjens déploie cette parole interdite en un ample chœur tragique auquel Evelyne de la Chenelière, Sophie Desmarais, Louise Laprade, Evelyne Rompré, donnent l’envergure d’un thrène audacieux et déterminé.
Nomination pour le Prix de la critique (section Montréal) de la Meilleure interprétation féminine de la saison 2016-2017 pour Sophie Desmarais par l’Association des critiques de théâtre du Québec.
De Marta Hillers Traduction de Françoise Wuilmart Adaptation de Jean Marc Dalpé Mis en scène par Brigitte Haentjens Avec : Evelyne de la Chenelière, Sophie Desmarais, Louise Laprade, Frédéric Lavallée et Évelyne Rompré Assistance mise en scène : Alain Roy & Julien Véronneau Dramaturgie : Florent Siaud Scénographie : Anick La Bissonnière Musique : Bernard Falaise Lumière : Etienne Boucher Conception des costumes : Julie Charland Vidéo : Lionel Arnould Maquillage et coiffures : Angelo Barsetti Accessoires : Julie Measroch Régie : Julien Véronneau Sonorisation : Frédéric Auger Collaboration aux éclairages : Alexandre Pilon-Guay Collaboration au mouvement : Christine Charles Confection des costumes : Yso Habilleuse : Nicole Langlois Confection du décor : La Niche (Frédérick Ouellet) & Productions Yves Nicol
Chef éclairagiste au CNA : Julie Laroche Chef son au CNA : Jean-Sébatien Côté Chef vidéo au CNA : Nicolas Dostie
Direction technique : Jean-François Landry Direction de production : Sébastien Béland Direction administrative : Xavier Inchauspé Adjointe à l’administration : Mathilde Jude Photo de couverture : Angelo Barsetti Photos de répétitions : Jean-François Hétu Photos de production : Yanick Macdonald
Une création de SIBYLLINES
en coproduction avec ESPACE GO et le Théâtre français du CNA
Présenté du 25 octobre au 19 novembre 2016 à ESPACE GO, Montréal
Présenté du 30 novembre au 3 décembre 2016 au Théâtre français du Centre National des Arts, Ottawa
Une femme à Berlin est présenté avec l’autorisation de l’agence Felix Bloch Erben liée à Aufbau Verlag GmbH & Co. KG (Berlin, Allemagne) et des Éditions Gallimard pour la traduction française.
« Avec ses collaborateurs, Brigitte Haentjens signe une œuvre d’art parfaitement maîtrisée. L’efficace scénographie d’Anick La Bissonnière représente un imposant mur gris, balafré au centre, faisant écho à la blessure intime autant que collective des Allemandes. Le décor est tamisé par la belle et sombre lumière d’Etienne Boucher. »
Luc Boulanger, La Presse
« On retrouve avec bonheur le phrasé des mots et des corps, le langage scénique distinctif de Haentjens, celui-là qui nous parle si puissamment de notre monde sans jamais le reproduire. »
Christian Saint-Pierre, Le Devoir
« Du journal de Marta Hillers, Brigitte Haentjens a tiré un spectacle de théâtre bouleversant, sidérant, sombre et lumineux à la fois. […] Cynisme, dérision, humour noir et dignité traversent le texte comme un appel à la résistance. À la résilience. »
Michelle Chanonat, JEU
« Cette pièce devrait être une claque en pleine gueule, le texte étant à lui seul un cauchemar éveillé. La transformation de ce dernier par Haentjens est le résultat d’un objet d’une grande théâtralité. »
Jérémy Laniel, VOIR