Brigitte Haentjens

Brigitte Haentjens fait ses études théâtrales à Paris, chez Jacques Lecoq, avant de s’installer en Ontario en 1977.
Elle y devient rapidement une des chefs de file de la création artistique franco-ontarienne, à Ottawa puis à Sudbury. Elle dirige ensuite le Théâtre du Nouvel-Ontario pendant huit ans et a insufflé à cette compagnie un dynamisme artistique qui l’a fait connaître au Canada, au Québec et jusqu’en France. Avec Jean Marc Dalpé, elle connaît alors une collaboration artistique fructueuse qui a donné de nombreux spectacles. Soulignons notamment Hawkesbury blues (1982), Nickel (1984), LE CHIEN (1988), CRIS ET BLUES (1988).

 

En 1991, elle s’installe à Montréal où elle se fait rapidement connaître par son style percutant, original, personnel. Elle assume jusqu’en décembre 1994 la direction artistique de la Nouvelle Compagnie Théâtrale où elle y signe des programmations brillantes et des spectacles retentissants, tel CALIGULA d’Albert Camus (1993).

À l’ESPACE GO, au Trident, au Théâtre du Rideau Vert et au TNM, Brigitte Haentjens met en scène des spectacles qui soulèvent l’enthousiasme du public et de la critique : Oh! Les beaux jours de Samuel Beckett (1990), Bérénice de Jean Racine (1992), Quartett (1996), Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès, Marie Stuart de Dacia Maraini, Électre et Antigone de Sophocle, Mademoiselle Julie d’August Strindberg et les Farces conjugales de Georges Feydeau.

Brigitte Haentjens codirige artistiquement le Carrefour international de théâtre de Québec pendant 10 ans (1996-2006). Puis en 2011, elle est nommée à la direction artistique du Théâtre français du Centre national des Arts à Ottawa, poste qu’elle occupe depuis septembre 2012.

SIBYLLINES : UN PARCOURS PLURIEL


Brigitte Haentjens fonde Sibyllines en 1997 pour y approfondir sa démarche artistique dans un contexte de plus grande liberté.
D’une production à l’autre, à travers les œuvres des autres, elle ne cesse de parler de la venue à l’écriture, de l’accès à la création, de ce qu’il faut de courage et de détermination pour parvenir à dire JE, sans concessions aux désirs des autres.

Au sein de la compagnie, elle donne une vie scénique à de grandes écrivaines comme Sylvia Plath dans La Cloche de verre (2004) Ingeborg Bachmann dans Malina (2002), Sarah Kane dans Blasté (2007), Louise Dupré dans Tout comme elle (2006), Patti Smith dans Parce que la nuit (2019). Elle s’intéresse aux écritures poétiques et politiques, dont celles de Müller, de Büchner, de Norén, de Koltès et de Brecht. Ses deux mises en scène de La Nuit juste avant les forêts (1999 et 2010), de même que celles de Woyzeck (2009), de L’Opéra de quat’sous (2012) et de Richard III (2015) resteront gravées dans les mémoires.

DU THÉÂTRE À L’ÉCRITURE


Brigitte Haentjens est d’abord venue à l’écriture par le théâtre. Avec Jean Marc Dalpé, elle signe Hawkesbury Blues et Nickel. Elle adapte Tout comme elle de Louise Dupré, Douleur exquise de Sophie Calle ou encore Vivre de Virginia Woolf. Son premier recueil de poésie, D’éclats de peines (1991), rassemble des poèmes décrivant la douleur de l’abandon, le manque et les états chaotiques qui sont associés au deuil ou à la rupture. Sa deuxième oeuvre, Blanchie (2008), reprend certaines thématiques présentes dans son premier recueil, notamment l’autodestruction et la perdition.  Depuis toujours, le désir érotique demeure un thème qui habite l’écriture de Brigitte Haentjens. Elle l’aborde frontalement dans son troisième livre, Une femme comblée (2012) ainsi que dans son dernier ouvrage Un jour je te dirai tout (2017). À l’automne 2014, Brigitte Haentjens publie Un regard qui te fracasse, une réflexion sur le théâtre et la mise en scène. Depuis plusieurs années, elle signe des articles pour des revues telles que Spirale, Relations et Liaison.

PRIX ET DISTINCTIONS


2019 Ordre des arts et des lettres du Québec

2017 Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle

2017 Officier de l’ordre du Canada

2007 Prix Gascon-Thomas

2007 Prix Siminovitch

1996-1997 : Quartett de Heiner Muller, Espace Go
> Prix de la critique Association Quebecoise Critiques de Théâtre
> Masque de la production
> Masque des éclairages
> Masque du décor et des costumes

2014-2015 : Richard III
> Prix de la critique ACQT meilleur spectacle Montréal et meilleur interprète (Sébastien Ricard)

2005-2006 : Tout comme elle
> Prix de la Critique ACQT, masque des costumes

2004-2005 : La Cloche de verre d’après l’œuvre de Sylvia Plath, Théâtre de Quat’Sous
> Masque de la mise en scène
> Masque de la production Montréal, masque des costumes et de la musique
>Masque de l’interprétation féminine (Céline Bonnier)

2002-2003 : Éden-Cinema de Marguerite Duras, Théâtre Français du Centre national des Arts le Festival des Amériques et Sibyllines
> Prix de la production de la saison, Cercle des Critiques, Ottawa
> Masque des éclairages

2000-2001 : Mademoiselle Julie d’August Strindberg, Espace Go
> Masque de la production Montréal
> Masque du rôle de soutien féminin
> Masque des éclairages

1996-1997 : Quartett de Heiner Muller, Espace Go
> Prix de la critique Association Québécoise Critiques de Théâtre
> Masque de la production
> Masque des éclairages
> Masque du décor et des costumes