16 juin 1904. Deux heures du matin. Leopold Bloom, un peu ivre, vient s’écrouler dans le lit conjugal, après une journée de dérive dans Dublin. Ce même jour, dans ce même lit, sa femme Molly l’a trompé.
Ne retrouvant pas le sommeil, Molly s’abandonne au flot débordant de ses pensées où s’entremêlent confidences et désirs érotiques. Elle songe à sa journée (avec son amant Boylan), à son mari, à l’amour, à son corps, à sa beauté, à sa carrière de cantatrice, à son enfance à Gibraltar, à ses enfants, jusqu’au souvenir jouissif de son « oui » à la demande en mariage de Leopold, 16 ans auparavant.
« Oui », ce mot ouvre et clôt le célèbre monologue intérieur de Molly, imaginé par James Joyce dans le dernier chapitre de son mythique roman Ulysse. Cette prise de parole est sans doute l’une des plus extraordinaires incursions littéraires faites par un homme dans les jardins secrets de la féminité, qui plus est, en 1922. La parole s’y écoule comme une suite ininterrompue et incontrôlée de mots qui servent une pensée libre, féminine, intime et pourtant universelle.
D’après « Ulysse » de James Joyce Traduit par Jean Marc Dalpé Mis en scène par Brigitte Haentjens Avec : Anne-Marie Cadieux Assistance à la mise en scène : Colette Drouin Dramaturgie : Mélanie Dumont Scénographie : Anick La Bissonnière Lumière : Étienne Boucher Vidéo : Sylvio Arriola Costume : Julie Charland Musique : Bernard Falaise Maquillage et coiffure : Angelo Barsetti Artiste en « action painting » : Danielle Chapleau Régie : Dominique Cuerrier Sonorisation : Frédéric Auger Direction technique : Jean-François Landry Direction de production : Sébastien Béland Direction administrative : Xavier Inchauspé Crédits photos : Leda & St-Jacques et Caroline Laberge
Une création de Sibyllines, en coproduction avec ESPACE GO,
Présenté à partir du 6 mai 2014 ESPACE GO, Montréal.
Présenté à partir du 24 septembre 2014 au Théâtre français du Centre national des Arts, Ottawa.
Présenté en tournée québécoise en mars et avril 2017 à
– LONGUEUIL au Théâtre de la Ville
– ROUYN-NORANDA au Théâtre du Cuivre
– VAL D’OR au Théâtre Télébec
– MONTRÉAL à la Maison de la culture Frontenac
– MONTRÉAL à la Maison de la culture Ahuntsic
– QUÉBEC au Théâtre de La Bordée
– ALMA à l’Auditorium d’Alma
– JONQUIÈRE au Théâtre La Rubrique
– MONTRÉAL à la Maison de la culture Pointe-aux-Trembles
– DRUMMONDVILLE à la Maison des arts Desjardins
– MONTRÉAL au Théâtre Mirella et Lino Saputo
« En partie à cause de la traduction très musicale de Jean-Marc Dalpé, qui flirte avec plusieurs niveaux de langue, mais davantage à cause du vif plaisir avec lequel Haentjens et Cadieux ont voulu apprivoiser ce long soliloque, le personnage apparaît ici parfaitement débonnaire, dominé par un état d’esprit libre et espiègle. »
Philippe Couture, VOIR
« Anne-Marie Cadieux, seule en scène, trouve l’exacte tonalité de cette Molly, personnage salace de Joyce. Elle lui insuffle, visiblement sans effort et avec un naturel parfois déconcertant, toute la superficialité naïve et l’égocentrisme dont la figure littéraire a besoin pour carburer. »
Fabien Deglise, Le Devoir
« In her portrayal of this wild woman with an unbridled enthusiasm for the pleasures of the body, Cadieux conquers the room with charisma, sensuality and grace. »
Pat Donnelly, Montreal Gazette
« Alors que jaillissent les mots de Molly, des images floues, changeantes, passent et s’estompent sur les rideaux de fils encadrant la scène comme autant d’incarnations de ces mouvements de pensées qui se bousculent dans la tête du personnage. Quelle scénographie inspirée ! »
Louise Vigeant, JEU