Étrange objet pour son temps, Woyzeck préfigure le théâtre moderne. Laissée inachevée en 1837, la pièce inaugure une dramaturgie fiévreuse, haletante, marquée par l’éclatement. Sa matière, Büchner la prélève à même le réel : un fait divers qu’il adapte pour ensuite le distiller dans une succession de tableaux.
Le drame expose un Woyzeck rongé de jalousie, aliéné par sa condition sociale et tourmenté par la vision intérieure d’un monde au bord de l’abîme. Toutes ces facettes articulent le personnage en même temps qu’elles entraînent sa désarticulation. Une plongée au plus profond de l’humain que risque à son tour Brigitte Haentjens, elle qui cherche par les moyens du théâtre à comprendre les êtres, ce qui les habite.
«Si je dois contribuer à notre époque, c’est par la force, la violence et le combat.»
– Goerg Büchner
Une pièce de Georg Büchner adapté pour la scène par Brigitte Haentjens (Avec la collaboration de Stéphane Lépine, Marie-Elisabeth Morf, Louis Bouchard etFanny Britt) Mise en scène par Brigitte Haentjens Avec : Marc Béland dans le rôle-titre et Paul Ahmarani, Catherine Allard, Pierre-Antoine Lasnier, Raoul Fortier-Mercier ou Victor Croteau, Gaétan Nadeau, Sébastien Ricard, Evelyne Rompré et Paul Savoie Assistance à la mise en scène et régie : Colette Drouin Dramaturgie : Mélanie Dumont Scénographie : Anick La Bissonnière Musique : Alexander MacSween Lumière : Claude Cournoyer Costumes : Yso Maquillage et coiffure : Angelo Barsetti Sonorisation et régie son : Frédéric Auger Direction de production : Catherine La Frenière Direction technique : Jean-François Landry Crédits photos : Angelo Barsetti et Lydia Pawelak
Présenté du 17 mars au 4 avril 2009 à l’Usine C. Repris au CNA du 9 au 13 février 2010, à La Bordée du 17 au 20 février 2010 et à l’Usine C du 9 au 13 mars 2010.
« Le propos apparaît limpide dans le jeu des acteurs, et la forte distribution qu’a réunie Haentjens porte très bien cette charge. »
Alexandre Cadieux, Le Devoir
« Mais le plus inoubliable, le plus marquant, dans cette pièce de près de deux heures sans entracte, c’est le travail titanesque et courageux de Brigitte Haentjens, afin que la pièce de Büchner nous parle véritablement et, surtout, nous donne la pleine mesure de ce qu’est l’aliénation. »
Marie-Christine Blais, La Presse